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103 millions d’euros d’aides pour deux fermes pilotes d’hydroliennes au Raz Blanchard

Programmé pour être opérationnel en 2018, le projet NormandieHydro permettra l’alimentation en électricité d’environ 13 000 personnes. Crédit:OH

Deux fermes hydroliennes devant être installées d’ici 2018 au Raz Blanchard, dans le Manche, vont être soutenues par le gouvernement au titre des investissements d’avenir: l’une de GDF-Suez et Alstom, l’autre du groupe DCNS et de sa filiale OpenHydro. De puissances respectives de 5,6 et 14 MW, les deux projets recevront 51 et 52 millions d’euros pour des budgets de 102 et 112 millions.

Annoncée par le président de la République François Hollande en septembre 2013 à Cherbourg et clos en mai dernier, l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) “fermes pilotes d’hydrolienne” a rendu ses résultats: deux projets (projet Nepthyd et projet NormandieHydro) ont été retenus par le gouvernement. Objectifs: accompagner leur réalisation, “caractériser les conditions dans lesquelles ces technologies peuvent devenir à terme compétitives” et stimuler la constitution d’une nouvelle filière industrielle.

Des hydroliennes interconnectées au moyen d'une boîte de jonction électrique sous-marine qui achemine l'électricité à terre grâce à un unique câble

Devant être immergées au niveau du Raz Blanchard, au large du Cap de La Hague dans la Manche, les deux fermes d’une puissance totale de près de 20 MW, mettront en action des hydroliennes Océade d’Alstom (4X1,6 MW) et OpenHydro (7x2 MW), du nom de la filiale du groupe DCNS. Appelés à être exploités pendant 20 ans par respectivement GDF-Suez et EDF, ces équipements recevront ainsi au titre des investissements d’avenir 51 et 52 millions d’euros de subventions et d’avances remboursables pour des budgets totaux d’investissement et de fonctionnement de 101 et 112 millions d’euros -pour toute la durée d'exploitation.

Devant mobiliser “75 emplois en phase de développement, 250 en phase de construction et 40 durant l’exploitation”, les hydroliennes du projet Nepthyd de GDF-Suef (Nepthyd comme Normandie Energie PiloTe HYDrolien) “seront interconnectées au moyen d'une boîte de jonction électrique sous-marine (ou subsea hub) qui permet d'acheminer à terre l'électricité générée par le parc via un câble unique, et préfigure l'architecture électrique des futurs parcs industriels. Cette technologie novatrice est développée par Alstom et permettra de simplifier les opérations maritimes”, selon l’ADEME. Le début des travaux est programmé pour 2017 et le raccordement en 2018.

"La France possède le second potentiel hydrolien en Europe et des infrastructures portuaires et industrielles de choix pour développer cette industrie”

Développé par DCNS et EDF Energie nouyelles, le projet NormandieHydro s’inscrit pour sa part “dans la continuité du déploiement de la ferme expérimentale de Paimpol-Bréhat (Côtes d’Armor) qui consiste, pour OpenHydro et EDF, à installer deux hydroliennes en 2015 au large de Paimpol”. L’installation en mer de sept machines doit maintenant “valider le modèle économique des fermes hydroliennes, avant le passage au stade industriel et la mise en service des premières fermes commerciales”, indiquent les responsables.

Programmé pour être opérationnel en 2018, le projet NormandieHydro permettra l’alimentation en électricité d’environ 13 000 personnes. A terme, avec le déploiement de futures fermes commerciales en France et en Europe, il doit également donner l’opportunité à la région Base-Normandie d’accueillir “un hub d'assemblage et de maintenance, avec plusieurs centaines d’emplois à la clé”, ajoutent-ils.

L'énergie hydrolienne tire sa ressource des courants de marée et constitue ainsi une source renouvelable inépuisable et prédictible. Selon l’ADEME, la France possède le second potentiel hydrolien en Europe et présente “des infrastructures portuaires et industrielles de choix pour développer cette industrie”.

“L’exploitation de fermes pilotes de quelques hydroliennes en conditions réelles est une étape indispensable pour confirmer la viabilité technico-économique de l’énergie hydrolienne avant un développement à plus grande échelle”, estime également l’ADEME. Parmi les projets non sélectionnés dans le cadre de cet AMI mais néanmoins jugés intéressants, certains pourraient recevoir des aides ultérieures

Si certains pays, en particulier le Canada et le Royaume-Uni, testent des technologies hydroliennes, il n’y a actuellement encore aucune ferme hydrolienne en fonctionnement dans le monde.

Tag(s) : #Energie marine
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